ARTICLE PARU DANS LA PROVENCE LE 12 JUILLET 2017
« Tout le monde peut passer du côté des travailleurs handicapés », atteste Nathalie Barreault, responsable de l’administration de la société STD PRO, spécialisée dans la numérisation.
Cette société est ce que l’on appelle une entreprise adaptée, c’est-à-dire qu’elle emploie au minimum 80% de travailleurs handicapés. Aujourd’hui elle fait encore plus que cela, puisque 100% de ses travailleurs sont en situation de handicap physique (la société n’est pas encore formée pour accueillir le handicap psychique).
« Sur les huit salariés que nous employons, trois sont handicapés du fait de maladies et les autres d’accident de la vie », explique Nathalie.
Aujourd’hui, son époux, gérant de l’entreprise, et elle-même ont trouvé leur vocation : « Nous voulons que ces personnes puissent ensuite intégrer une société normale car une entreprise adaptée comme la nôtre existe principalement pour faire la transition avec le monde du travail ordinaire ».
Malika Chateur est embauchée depuis un mois chez STD Pro et cette mère de famille ne cache pas son soulagement : « Je suis handicapée depuis mon cancer du sein et je ne trouvais pas de travail. C’était vraiment très dur. Au début, ajoute-t-elle, je me disais que je n’arriverais jamais à numériser, que j’étais nulle, et en fait j’y suis arrivée, ils m’ont redonné confiance en moi. » Malika est en CDD pour sept mois.
Valérie Legrand est quant à elle la doyenne de l’entreprise, handicapée à la suite d’une tumeur au cerveau survenue il y a trente ans. Elle est salariée de la société depuis 2010. « Avec les aléas de la vie et de la maladie, on se sent diminuée et bonne à rien, ce travail nous permet de nous valoriser et de nous dire qu’on est encore bon à quelque chose. »
Elle retrace : « Au départ, on était deux et on s’est agrandi car il y a de plus en plus de besoins, la numérisation est un vrai métier d’avenir. »
La société fêtait dernièrement son déménagement dans de nouveaux locaux dans le 15ème arrondissement et le lancement d’un projet en collaboration avec Aude Pontal, dirigeante de l’organisme de formation ADRH Management. « Nous mélangeons les compétences de l’entreprise d’Aude et de la nôtre pour ce projet qui nous tient très à cœur », explique Nathalie.
A terme, l’objectif est la création d’un centre de formation au service de l’insertion sociale sur les métiers de la numérisation. Le principe sera d’apprendre de A à Z le métiers d’opérateur de numérisation, par une formation de cinq jours certifiante ouverte à des publics très variés (handicapés mais aussi seniors, personnes en difficultés…). Un travail qui peut ouvrir les portes du bonheur, comme l’affirme Malika : « Je suis tellement contente d’avoir trouvé un travail ! Maintenant, j’ai envie de vivre, je me dis que ce n’est pas la fin. »